mardi 31 mars 2015

Moi, Azenor B. , fille de parents toxiques 21: Et le pardon dans tout ça?

  Il me semble ne pas avoir abordé ce sujet qui m'a littéralement déchirée durant des années. Et pourtant, il est très important en fin de processus. 
Est-ce pardonnable? Qui est pardonnable? Quoi pardonner? Comment pardonner? 

  Entre 7 et 30 ans, j'ai essayé de pardonner, de comprendre, de trouver des explications (et non des excuses!). Et je n'ai pas réussi car pour moi, ce n'est pas pardonnable, même si c'est justifiable et que je veux bien comprendre que les racines de cette souffrance sont profondes. 

  Ma mère a eu une enfance difficile dont je sais peu de choses, mais elle a eu des carences affectives et un cadre trop strict, c'est certain. Mon père a sans doute été aimé mais il a eu des carences éducatives, un manque de cadre.Vu comme ça, les choses s'équilibrent. Moi, j'ai eu les carences affectives et le cadre trop strict.

  Mon père était souvent absent pour son travail, il jouait parfois avec nous et ses bisous étaient sincères sans grandes effusions. Mais comme ma mère si on sortait des schémas qu'il avait prévu pour nous, ce n'était pas bien. Le souci, c'est que je n'ai jamais correspondu à l'image qu'ils avaient de moi, même si pour me faire aimer et surtout avoir la paix, j'ai tenté de me fondre dedans durant de longues années. Un enfant, ce n'est pas une plante qu'on va modeler avec des tuteurs et à coups de cisaille! 

  Ma famille n'a rien vu ou a fait/ fait semblant de ne rien voir. Hormis une tante qui est entrée plus tard dans la famille, je n'ai jamais pu parler à cœur ouvert de tout ça. J'avais déjà bien entamé mon adolescence et il était déjà beaucoup trop tard pour "me sauver". Elle n'a jamais rien dit à mes parents, hormis dire à mon père que ma mère était en souffrance. Ma famille a laissé faire, mais comment pouvaient-ils savoir? Je pense qu'ils ont eu des doutes mais même s'ils nous en avaient parlé, aurions nous avoué? Je ne crois pas, j'aurais dit qu'il y avait un souci, parlé de certaines choses, ce qui aurait pu atténuer certaines brimades et les amener à renforcer leur présence sur le plan affectif. Peut-être que ça aurait tout changé pour nous, la carence affective aurait été moins importante, nous aurions pu être plus valorisés et avoir une meilleure estime de nous. Peut-être même que la famille aurait "appuyé" pour nous permettre de partir étudier ailleurs à 18 ans, une fois majeurs. 
J'ai tenté d'en parler avec une autre tante, il y a quelques mois mais elle a minimisé la chose, elle est médecin pourtant! 
J'en veux à ma famille, je peux comprendre et je veux bien pardonner certaines choses, mais pas le fait que personne n'ai rien vu! Etre plus présent à partir de 16-17 ans, ça restait possible. Nous inviter de temps en temps le week-end pour nous permettre de respirer et nous traiter en adultes sans nos parents, c'était possible, non? Nous dire que même si nos parents ne nous montraient pas qu'ils nous aimaient, nous dire que eux nous aimaient? Je ne sais même pas s'ils m'aiment, j'ai seulement lu de l'amour dans le regard de mes grands-parents partis trop tôt. Ils ne me l'ont jamais dit clairement, mais leur regard plein d'amour, mes mains qu'ils serraient parfois me suffisent largement. Ils sont partis depuis longtemps mais ils restent présents dans mon cœur, dans les moments difficiles, je pense à eux et je revois leur regard plein d'amour. Ils seront toujours dans mon cœur.
Là encore, j'ai choisi de ne pas pardonner. Depuis que je vis seule, ils ne sont guère présents ce qui ne compense pas le passé.

  Quoi pardonner? Rien! Je ne pardonnerai rien. Ni les blessures du passé, ni les coups, ni les mots qui blessent et détruisent, ni les conséquences de mes parents toxiques (carence affective, personnalité abandonnique, manque de confiance en moi, occasions manquées, addiction au sucre, relations toxiques, rêves avortés et j'en passe).  J'ai essayé durant plus de 20 ans sans y parvenir car ça ne me convenait pas et ça a créé un énorme conflit intérieur. J'ai mis du temps à comprendre que non, je ne pouvais pas pardonner même si je le voulais. Ce n'était pas juste! Ce n'est pas juste pour ce "vrai moi" qu'on a empêché de vivre et qui a tant de mal à se fondre aujourd'hui avec ce que mes parents ont fait de moi; ce n'est pas juste pour cet enfant qui a pleuré maintes fois sur son oreiller et a fui dans les livres; ce n'est pas juste pour l'adulte que je suis qui doit "faire avec" et fait parfois des erreurs qui font mal.

  Je ne peux pas pardonner l'impardonnable, ce Moi détruit que je me bats chaque jour pour faire ressortir.

lundi 30 mars 2015

Moi, Azenor B. , fille de parents toxiques 20: 9 mois pour renaître

    Pour ceux qui ont lu mon dernier billet, ils se souviendront sans doute que je cherchais où diriger ma vie. Ca fait depuis le début de l'année que je cherche, ça m'a valu des crises de larmes (une crise de conscience n'est jamais simple) et ce matin en ouvrant les yeux, enroulée dans ma couette après avoir allumé la lumière, j'ai trouvé ce que je cherchais vainement depuis 3 mois. J'ai décidé d'en finir avec tout ça une bonne fois pour toutes. Je sais depuis janvier que 2015 sera une année blanche, une année de reconstruction, de bouleversements et de renouveau. Mais je le savais, c'est tout. Aujourd'hui, ma décision est inébranlable! Tout ça, c'est terminé par n'importe quel moyen. Je quitterai la France s'il le faut, je ferai une coloration blond platine, rose fluo ou un tatouage ou je construirai un palais sur la Lune... 

  J'ai perdu plus de 30 ans de ma vie à cause de mes parents toxiques, à cause du manque d'amour, du manque de confiance en moi, de mes croyances erronées, du manque de soutien, ça suffit largement!

  Si 9 mois suffisent à passer de quelques cellules à un bébé totalement formé, je peux le faire! Comment? Je n'en ai pas la moindre idée... ou presque! Pour une fois, je ne vais pas faire de plans, je vais faire confiance à mon inconscient et me focaliser sur le résultat. En pilote automatique, je fais confiance à mon inconscient pour trouver le chemin, le chemin de la liberté, de la vie, de la lumière.

  Il me reste à trouver la méthode pour rester focalisée: une affiche sur ma porte? Un compte à rebours?

  Je suis en train de regarder une émission sur NRJ12 (je regarde peu la télé mais je la mets souvent en fond et je zappe au cas où) Tellement vrai: au secours, mon enfant est surdoué! que je vais revisionner du début.  Je ne sais pas dans quelle mesure, je dois prendre paramètre "intelligence légèrement supérieure à la moyenne" en compte...

dimanche 29 mars 2015

Moi, Azenor B. , fille de parents toxiques 19: Je suis anormale et alors?

  Anormal s'entend évidemment au sens premier: qui sort de la norme. J'ai mis énormément de temps à l'accepter car ça a causé bien des souffrances qui n'ont pas été atténuées et dédramatisées par des parents aimants.

  Pour ceux qui ont parcouru mon blog, même si j'y mêle parfois des histoires qui ne sont pas les miennes, je parle globalement de choses que j'ai vécues. 
Jeune, vers une dizaine d'année, je suis restée tout à fait sage durant quelques jours pour savoir pourquoi ma mère ne m'aimait pas et pourquoi mon père ne lui disait rien (c'est pour cela que j'en parle peu car il est transparent). J'ai été grondée comme d'habitude donc j'ai compris que je n'étais pas la cause du désamour de ma mère. J'ai fini par me persuader que l'amour parent-enfant n'existait que dans les films et dans les livres, ce qui voulait dire que les mères de mes copines faisaient semblant pour "faire bien". Au collège, une de mes amies m'a dit: "Elle est méchante ta mère." comme un constat après que ma mère m’aie engueulée suite à un rendez-vous changé en dernière minute (il n'y avait pas de portable à l'époque). En primaire, je voyais bien que mes copines avaient le sourire en retrouvant leur mère et que leur bisou n'avait pas l'air faux, gêné. Mais je parvenais à me mentir à moi-même, car la réalité était trop dure (je savais que je me mentais mais faire autrement m'était impossible). 
J'ai cherché dans les livres et les films ce qu'était une mère normale, je suppose pour devenir ma propre mère comme Anne FRANK. Car c'est ce que j'ai fini par devenir: enfant, je me suis consolée, encouragée, félicitée, grondée parfois. Je me caressais (la joue le plus souvent), me prenais la main, je dormais parfois "dans mes bras"; je le fais toujours d'ailleurs car comme tout le monde, j'ai besoin de signes d'amour quand je suis heureuse ou triste. Une peluche ou mon oreiller ont recueilli la majorité de mes larmes que ma main a essuyé d'un geste caressant. Heureusement que malgré mon manque d'estime de moi, j'ai réussi à m'aimer assez pour ne pas voir mon esprit se disloquer. 

  A l'adolescence, j'en ai parlé, la solitude a commencé en partie parce que ma mère n'a pas accepté que je grandisse et ne m'a pas aidée à ça: elle ne m'a pas appris à suivre un minimum la mode; je n'avais pas le droit de sortir; si je sortais avec un garçon, j'allais tomber enceinte ou au mieux abandonner mes études (oui,oui...); elle ne m'a pas appris à me maquille ou avoir l'air extérieurement comme les autres (épilation, m'habiller de façon à me mettre en valeur et arrêter de mettre des couleurs qui ne me vont pas et m'éteignent (oui, le fameux rouge que je n'osais pas porter!)). En plus, manque de chance pour tout un tas de raison, ma puberté a été plus tardive que celle des autres: pas de seins, pas de règles (dont ma mère m'a parlé d'un ton gêné (?), pas à l'aise et quand je les ai eues, elle l'a dit à mon père, mes frères et sœurs de manière pas discrète, merci maman pour le respect de mon intimité d'adolescente qui fait face à des changements!). Cette solitude m'a permis d'avoir un dialogue intérieur riche et intéressant, de rêver, de réfléchir sur le monde qui m'entoure avec un œil assez critique car j'étais éloignée du discours formaté de mes camarades.

  En plus de ça, je suis un "zèbre"! Je remets en cause les "vérités" qu'on m'assène, j'utilise parfois des mots que les gens ne comprennent pas (même face à des jeunes adultes, je me trouve parfois désemparée de voir que des mots simples du dictionnaires ne sont pas compris...), je passe des étapes quand je raisonne, beaucoup de gens ne suivent pas tout simplement, je m'ennuie facilement si je manque de stimulation intellectuelle (du coup, je fais autre chose en même temps: dessiner, écrire, chanter dans ma tête, je rêvasse, tient de grandes discussions avec moi-même, me récite des poèmes, me raconte des histoires de livres que j'aime particulièrement, revoit des films que j'aime bien en accéléré dans ma tête) et ça doit parfois se voir bien que je participe à la conversation activement. J'aime toucher à tout donc je suis la fille qui a des goûts et des centres d'intérêts "bizarres" car j'ai assez peu d'a priori (oui, j'ai découvert ainsi vers 10 ans (je crois) que les musées, ça peut être bien!).
Mais je n'ai pas été diagnostiquée (j'ai juste fait des tests de Q.I. qui ont révélé une intelligence supérieure à la moyenne) et d'autant moins soutenue par mes parents et mon entourage. 

  J'ai mis longtemps à m'accepter, même si je me suis toujours aimée fort heureusement. La différence si elle fait rêver et "fait rebelle" coûte extrêmement cher dans notre société formatée et conformiste si elle est trop prononcée. J'ai tenté de rentrer dans un costume trop petit pour moi durant des années mais forcément, les coutures ont fini par craquer et je n'ai pas su comment recoudre tout ça. Aujourd'hui, je tente d'accepter cette différence et d'en payer le prix car je sais que je ne serai pas heureuse autrement. Mais je n'ai pas beaucoup de soutien et je suis relativement seule face à ça (j'aurais voulu que mes parents m'aident ou à défaut ma famille). C'est un peu comme accepter son homosexualité ou une maladie: rien ne sera plus comme avant une fois qu'on décide d'avancer sur ce chemin, il faut tout remettre en cause et tout redéfinir pour tenter de trouver un équilibre.

samedi 28 mars 2015

Chômage et entourage 4 : Chômeur mais pas seulement...

  Lors des réunions de famille, des déjeuners dominicaux, LE sujet qui revient quand on est au chômage est: "Tu travailles en ce moment?". Mes parents qui disent que la famille demande tout le temps si je travaille.

  Je vous explique: je ne suis pas seulement une chômeuse! Je fais bien d'autres choses: je lis, je vais me balader, je dessine, j'écris, je sors quand le budget me le permet. Bien sûr, qui dit chômage, dit pas de budget, dit loisirs très limités et en majorité gratuits.
Non, si je suis au chômage, c'est que je ne trouve pas. Non, Pôle emploi ne me propose ni emploi, ni formation, même si je demande. Pôle emploi ne sert à rien, d'accord? A part leur site qui regroupe les offres d'emploi; et il n'y a pas d'argent pour les formations si on est un peu diplômé. Non, je n'ai pas de réseau. Non, ils ne reprennent pas dans les entreprises où j'ai été. Non, les petits boulots, j'ai donné et j'en ai marre, à mon âge, c'est un échec.

  Qui s'inquiète de ma santé? De la solitude amicale et amoureuse qui va de pair avec le chômage? De ma santé psychologique? De mes projets? Si j'arrive à manger? Si malgré tout, je garde le moral et des projets petits ou moins petits? Si j'ai une vie sociale? 

  Tu n'en as pas marre de rester chez toi? Si, j'en ai marre mais si je commençais à y penser, c'est simple, le matin quand le réveil sonne à 7 h 00, je remettrais ma tête sous ma couette pour pleurer en me disant "A quoi bon?". Et merci de me le rappeler alors que j'essaie pour quelques heures de me sentir comme tout le monde! 
Ah et au fait, pendant que j'y pense, arrêtez de me dire que je pourrais aller à tel endroit. J'ai noté que c'est joli mais ce n'est pas la peine de me rappeler que je n'aurais pas de vraies vacances avant d'avoir un cdi correctement payé. Et qu'accessoirement, ça fait des années que je m'estime heureuse si je pars une journée par ci, par là. Moi, mes balades se limitent aux endroits que je peux atteindre en transport en commun ou selon le niveau d'essence de mon plein (ou demi-plein) mensuel.

jeudi 26 mars 2015

Augustin Lesage, peintre d'envergure

  Je suis tombée sur un article sur cet artiste (que je ne retrouve pas), il y a pas mal de temps qui m'a intriguée. Mineur, fils de mineur à la trentaine, une voix lui intime de se mettre à la peinture "Un jour, tu seras peintre." alors qu'il travaille à la mine. Plus tard, ces voix lui demandent de dessiner puis de se mettre à la peinture. 

  Sans formation, ses tableaux sont une superposition de peintures en grand format.

  En 1911, suite à une séance de spiritisme, il peint ses premiers tableaux abstraits qu'il signe du nom de sa soeur décédée: Marie.
Plus tard en 1914, il termine au bout de deux ans une toile de 3 m carré en peignant de droite à gauche sans pouvoir avoir une vue globale car son atelier est trop petit. A partir de 1927, il change de style comme le lui ont intimé ses guides spirituels: les courbes envahissent ses toiles.
En 1938, il peint La moisson égyptienne qui reproduit une fresque de l'Egypte antique. En 1922, les esprits lui auraient fait une prophétie: « Lorsque tu peindras la moisson des blés en Egypte, ton voyage vers le Nil sera très proche. ». Il part effectivement en voyage en Egypte en 1939 grâce à une association. « Mes guides m’ont révélé que je retrouverai la fresque de l’époque égyptienne représentant des scènes de moisson.». Il retrouve effectivement cette fresque dans un tombeau de La vallée des reines, dans le tombeau de Menna! Cette tombe a été découverte en 1905 et la fresque a été reproduite à de multiples reprises dans des publications diverses donc il a parfaitement pu la reproduire  à partir d'un modèle.

  Il peindra plus de 800 toiles jusqu'en 1952, deux ans avant sa mort. 

 Voir l'article de Wikipédia qui y est consacré:  http://fr.wikipedia.org/wiki/Augustin_Lesage

  Le reportage de l'émission Les 30 histoires mystérieuses qui est plutôt bien fait et illustre bien son style: 




Moi, Azenor B. , fille de parents toxiques 18: Choses à apprendre

  Ces derniers mois, j'ai cherché un "Manuel à l'usage des enfants de parents toxiques" sans trouver. Pourtant, aujourd'hui au début de la trentaine, je suis en train de me refaire mon éducation de A à Z, de revoir mes valeurs, mes bases. Tout détruire pour mieux rebâtir et enfin trouver la paix.
Les livres sur le sujet, c'est très très utile. J'ai trouvé assez peu de récits complets (livres, blogs...), j'ai trouvé des bribes d'histoires de vie sur des fora et des livres de psychologie ou articles traitant de sujets liés (parents toxiques, angoisse d'abandon et personnalité abandonnique, confiance en soi...). Mais je ne trouve pas ce que je veux, c'est à dire, les connaissances, les compétences que les parents sont supposés transmettre à leurs enfants. Oui, comment combler des lacunes si on ne sait pas qu'on a celles-ci, sachant que dès le départ, on mettra des années pour y arriver. Si, en plus, on passe du temps à tâtonner, la vie passe en attendant, les années s'écoulent et on ne vit pas aussi pleinement qu'on aurait dû ou pu. Je pense que je mettrai cet article à jour au fur et à mesure de mes avancées. Je ne trouve pas ce que je veux donc je le fais moi-même.
Je me base principalement sur mon expérience personnelle mais si ça peut aider quelqu'un, tant mieux!
Pour tenter de ne rien oublier, je vais me baser sur les 14 besoins fondamentaux de Virginia HENDERSON.

I RESPIRER
Respiration
C'est simple, j'ai une respiration faible: elle n'est pas ample et profonde. Forcément, ma voix porte assez peu, ce n'est pas gênant car je le sais et je fais un effort si je dois parler fort. Mais ce fut un long apprentissage.

II BOIRE ET MANGER
Addiction au sucre
J'en ai parlé, j'ai une addiction au sucre pour tenter de combler un vide. Mes parents m'ont donné de bonnes bases alimentaires, je me suis lâchée au départ sur les produits auxquels je n'avais pas droit mais j'ai mis des années avant de me l'autoriser. 

Cuisiner
Qui dit parent toxique dit tout faire pour limiter mon autonomie. J'ai acheté un livre de cuisine et j'ai commencé par des choses simples: pâtes en sauce, crêpes, quatre-quarts. Il y a eu du gâchis, des ratages mais j'ai fait comme j'ai pu, d'autant plus que je suis très limitée par mon budget.

III ELIMINER

IV SE MOUVOIR ET MAINTENIR UNE BONNE POSTURE
Attitude corporelle
J'ai du mal à occuper l'espace, avoir des gestes souples et expansifs, rire bruyamment. J'ai fait des exercices de théâtre donc c'est mieux. J'ai l'impression de lutter sans cesse entre la réserve imposée par mes parents toxiques et un mélange de réserve et d'expansivité qui me semble naturelle. 

Façon de se tenir 
Même chose, j'ai envie de dire. Généralement, je sais quoi faire de mon corps, de mes mains et je me fiche de ce que pensent les gens.

V DORMIR ET SE REPOSER

VI SE VETIR ET SE DEVETIR 
 Apparence
Ce n'est pas compliqué, j'ai appris à m'habiller, me coiffer, me maquiller dans les magazines féminins (vous savez ceux avec 25 % de publicités pour des produits hors de prix, 70 % d'articles redondants qui font passer les femmes pour des cruches sans cervelle et 5 % d'articles intéressants), activités hautement intellectuelles.
J'ai commencé par du terne (vêtements noirs, gris, bleu marine comme ma mère; maquillage pâle et qui se voit peu) et peu à peu, j'ai intégré que du plus "visible" valait le coup d'essayer suffisamment de temps pour m'y habituer (la révélation du rouge! Ca me va, alors que pendant longtemps un haut rouge m'a semblé osé...). J'ai mis beaucoup de temps à oser les décolletés, les vêtements moulants ou courts (hormis pour aller en boîte, mais c'est "pour de faux", on est d'accord, pas pour tous les jours).
J'ai accentué mon maquillage pour des couleurs plus voyantes, en harmonie avec mon visage, sans rentrer dans le vulgaire. Merci les magasines féminins pour le coup. Au début, le maquillage, c'était pour les soirées, pas tous les jours...
J'ai encore du mal avec les décolletés trop plongeants ou les vêtements trop moulants, ce qui est dommage car je me plais comme je suis physiquement et que je ne serais jamais aussi jeune que maintenant. Mais j'y travaille...
Parlons des matières, tiens! J'aime les matières douces au toucher (laine), j'ai du mal à rester peu habillée (débardeurs ou jupes courtes), je me suis forcée et habituée peu à peu même s'il reste le souci de la température (voir VII).

VII MAINTENIR SA TEMPERATURE 
Je suis terriblement frileuse, même en été, j'ai toujours un pull. Je ne sais pas si c'est lié à une carence affective, mais on dit que les gens seuls ont tendance à prendre des douches plus chaudes qu'en temps normal.

VIII ETRE PROPRE, PROTEGER SES TEGUMENTS
 Niveau hygiène, rien à dire, je crois. 
Quant au fait de me protéger, j'avoue ne pas être douillette, je ne vais pas faire une montagne d'une simple coupure. Il est vrai toutefois que je suis parfois assez dure avec moi-même.

IX EVITER LES DANGERS
L'addiction au sucre, ce n'est pas très bon pour la santé, on est d'accord (même si c'est plus un doudou pour combler une carence affective) mais je surveille et je reste globalement raisonnable. Même en période de "craquage", je limite la quantité de sucre que j'achète pour ne pas endommager ma santé à long terme.

X COMMUNIQUER
Communication non verbale
Je crois me souvenir que j'étais une petite fille rieuse, pleine de vie et assez active. J'ignore si c'est un faux souvenir, mais les photos semblent confirmer cette impression. En tous cas, j'ai appris au fil du  temps à prendre le moins de place possible corporellement, à laisser transparaître le moins de sentiments possible et acquérir une très bonne maîtrise de moi.
Il y a deux trois ans, j'ai décidé de changer certaines choses et apprendre à occuper l'espace. J'ai trouvé sur internet des exercices de théâtre qui m'ont beaucoup aidée qui consistaient à mimer des situations, des façons de marcher, expérimenter plusieurs intonations de voix selon des situations imaginaires. La première fois, c'est dur, je me suis sentie RIDICULE toute seule dans mon salon, j'ai eu du mal à rester sérieuse! Mais ça a vraiment débloqué "un truc".

Communication verbale
J'ai énormément travaillé le volume de ma voix, je me suis renfermée au fil du temps vu que j'étais dénigrée par mes parents. J'ai donc gardé mes opinions pour moi. Comme toutes mes joies ont été systématiquement cassées par le rappel d'une faute commise (une mauvaise note qui ne donnait pas "le droit" d'éprouver de la joie par exemple), j'ai appris à cacher mes joies, à tel point que c'est devenu une seconde peau. J'ai une très bonne maîtrise de moi-même (bien que j'ai réussi ces dernières années à lâcher du lest, c'est naturel mais je sais me maîtriser en général si j'en ai besoin) malgré que je sois très spontanée "à la base".

J'ai du mal à utiliser le "je", je passe par le "nous" le plus souvent, comme si je fuyais mes responsabilités (ce qui est loin d'être le cas!). C'est mieux mais je fais très attention à ne pas occulter le "je" sous l'effet du stress (lors d'un entretien pour parler d'un travail effectué de manière collective). On m'en avait fait la réflexion lors du passage d'un concours, comme quoi les gens ont sans doute été assez hypocrites: ils ont dû le voir sans m'en parler.

J'ai appris à me montrer très positive mais quand je suis avec une autre personne, j'ai du mal à exprimer cette positivité et je passe souvent par des tournures négatives. Au lieu de dire que les choses se sont bien passées, je dirais plus facilement qu'il n'y a pas eu de problèmes. Ca ne veut pas tout à fait dire la même chose, on est bien d'accord.

J'ai du mal à tourner les compliments. J'ai compris il y a quelques années déjà, l'importance de complimenter les gens sur les efforts qu'ils font, leur montrer ce qu'ils font de bien. La majorité des gens va pointer le négatif, ce qu'on ne réussit pas mais savoir ce qu'on réussit est important non?? Pour les compliments banals (ça te va bien, tu es beau/ belle, tu as l'air d'aller bien...), il n'y a pas de soucis majeurs, l'habitude aidant. Mais pour les compliments plus extraordinaires (au sens premier), du genre "Je trouve vraiment génial que tu n'ai rien lâché dans cette passe difficile.", je suis moins à l'aise, je me sens plus gauche bien que cela vienne du cœur. Je pense que cela vient du fait que dans notre société, à la base, on fasse plus facilement des reproches que des compliments.

Reconnaître les gens toxiques

XI AGIR SELON SES CROYANCES ET SES VALEURS
 Définir ses valeurs Trier ses croyances
J'ai dû à un moment trier mes valeurs: qu'est-ce qui est "moi" et qu'est-ce qui est ce qu'on aurait voulu que je sois pour les assumer totalement tout simplement. Ce n'est pas si simple, mine de rien de retrouver son vrai moi quand on l'a enfermé durant des années.
J'ai dû également trier mes croyances. Je suppose que c'est un tri qu'on fait à l'adolescence mais comme je n'ai pas pu m'exprimer à cette époque là...

Avoir suffisamment confiance en soi pour oser être soi
C'est déjà plus difficile! Comme par définition, des parents toxiques vont tout faire pour fondre l'enfant dans un moule et le modeler selon leur convenance et que pour ce faire, saboter la confiance et l'estime de soi de son enfant est un très bon moyen pour ça, c'est dur. Il faut déjà apprendre à s'aimer, reconnaître ses qualités et ses défauts, les accepter, oser agir malgré les échecs et la désapprobation. 

XII SE REALISER
Gérer mon ménage
Je ne savais pas où le mettre! J'ai dû apprendre seule à gérer mon ménage au sens large: budget, courses, administratif, nettoyage, bricolage, réparation de voiture, planifier mes loisirs, connaitre mes goûts en matière de décoration...
C'est simple: j'ai fait! Je n'ai pas trouvé de livre consacré à la question, mais internet m'a sauvée. Oui, pour faire ma première machine, j'ai bien dû me débrouiller seule. Pour les produits ménagers, j'ai lu les étiquettes tout simplement, j'ai vu les effets des produits et j'ai testé pour élargir leur utilisation. Pour tout dire, je suis passée au fait maison et je fais mes mélanges de savon noir, vinaigre de ménage et bicarbonate de soude! Comme quoi, les bonnes "ressources documentaires", ça aide (oui, "C'est du propre!", ça compte). J'ai dû chercher sur internet comment on change un sac d'aspirateur, à quelle fréquence on fait le ménage (oui, oui!), comment on utilise une machine à coudre...

Faire des projets sans abandonner en cours de route
Je ne compte plus le nombre de fois où je suis passée pour une imbécile avec mes questions (l'avantage, c'est que ça arrive une fois et après, on est tranquille). Planifier un trajet, réserver un hôtel, se renseigner sur une formation, c'est très varié à mon sens. J'ai rarement vu mes parents faire ce genre de choses, donc je n'ai pas appris comment faire. Là, c'est pareil, "j'ai fait" comme je pensais qu'il fallait faire.

Ne plus s'interdire des choses S'autoriser à réaliser ses rêves
"Une personne qui s'aime ne s'interdit rien." Sauf que ce n'est pas si simple quand nos parents ont tout contrôlé! Il est nécessaire de se rappeler qu'on a le droit de faire ce qui nous plait (tant que ça reste légal et ne nuit à personne évidemment), de faire des erreurs. C'est vraiment quelque chose à intellectualiser, parce que oui, on va faire des erreurs, c'est le passage obligé mais tellement formateur. Alors, faire des erreurs, ce n'est pas grave! On apprend, c'est normal (et la preuve qu'on agit...). Même si l'entourage dit le contraire (normal, je vous le rappelle, il est toxique!) et remet en doute nos capacités, se montre suspicieux. Oui, j'ai le droit d'aller passer une journée à la mer; oui, toute seule; oui, je vais me faire un resto seule et alors???; non, je ne vais pas me faire agresser plus qu'ailleurs; non, je ne cache rien, c'est quoi ce regard suspicieux??; non, ma voiture ne va pas tomber en panne (et quand bien même, l'assurance sert à quoi?); non, je ne serai pas fatiguée, c'est à 2 heures de route; oui, je n'ai jamais conduit autant sur la journée mais il faut bien commencer un jour et puis, j'ai mon permis non??? Et en cas de souci, j'arriverais bien à trouver une solution, je suis grande!
J'ai 30 ans et je veux me mettre à la danse Africaine et alors??? Il faut bien commencer un jour, non?
Et commencer par les lister, c'est bien pour ne pas en oublier en route avec les ressources nécessaires (budget, temps, horaires et dates d'ouverture, site internet...).

XIII SE RÉCRÉER
S'autoriser à se faire plaisir
 Ca  a été très difficile pour moi. M'acheter ce qui me fait envie (avec le budget, je précise). Ne pas culpabiliser de perdre du temps ou de l'argent pour des choses triviales. J'ai personnellement un souci avec les choses d'enfants: je suis fascinée par ce que je n'ai pas eu étant plus jeune niveau jouets. Les Barbies aux robe de princesse ou les Pollypocket, on oublie mais les dvd de dessins animés de qualité (type Disney ou Don Bluth), les livres jeunesse (il y a des trucs bien d'ailleurs et parfaitement lisibles par les adultes), le matériel de peinture, je m'autorise le droit de l'acheter.

Prendre soin de soi  
Je ne sais pas faire. J'apprends à le faire par petite touche: un achat plaisir, faire mes cosmétiques, faire des bains de pied ou des massages, tester des coiffures. Pour moi, ce n'est pas naturel, normal au sens premier (dans la norme). 

XIV APPRENDRE 
Arriver à faire face aux évènements
On m'a appris que faire des erreurs, c'était grave; que je ne savais "pas faire"; que j'étais nulle et on ne m'a pas appris à être autonome. Donc en cas de souci, j'ai appris à gérer sur le tas (en faisant parfois un beau carnage!) et vous savez quoi? Je m'en suis toujours sortie. Une batterie à changer? Merci internet! Un dossier administratif à monter? Et bien, c'est simple, la première fois que je suis allée à la caf (je crois), la femme de l'accueil m'a prise de haut car j'ai posé une question "bête". La colère a été plus forte et je lui ai rétorqué que c'était la première fois que je faisais ça et que je ne savais pas. J'ai eu la réponse à ma question et mon regard noir a suffi à mettre l'autre personne mal à l'aise.


mercredi 25 mars 2015

Moi, Azenor B. , fille de parents toxiques 17: Les rencontres parents-profs

  J'ai toujours été bonne élève, dans la moyenne haute (12 à 14 de moyenne, ce que je considère comme largement correct) avec un profil littéraire (je tiens un blog, ça semble logique d'avoir un attrait pour la littérature!) et des faiblesses dans les matières scientifiques (c'est souvent soit l'un, soit l'autre). Comme j'ai des soucis de mémoire à court et moyen terme, je devais beaucoup travailler pour mémoriser. Comme beaucoup de zèbres, je dois comprendre le raisonnement et l'articulation des choses. Or à cette époque, pas d'internet, juste le C.D.I. de l'école (que j'ai vite considéré comme inutile car trop peu fourni à mon goût) et en bonne fille de parents toxiques, aller à la médiathèque est exclu (j'ai longtemps cru que c'était payant!! Et il ne me serait même pas venu à l'idée d'y aller pour me documenter. De toutes manières, j'ai pris le bus seule pour la première fois au lycée; avant, ma mère m'emmenait et je prenais le car scolaire, je vous raconterai peut-être cette première sortie épique un de ces jours!).
Je m'aidais beaucoup des livres que j'avais et des livres de cours du C.D.I. pour en savoir plus et avoir une vision globale. J'ai toujours adoré les documents de mes livres de cours, je ne sais pas pourquoi: images, petits textes, traductions... notamment en histoire et en Français. J'imagine que c'est parce... qu'on ne les étudiait pas! L'attrait de la nouveauté et de l'inconnu, je suppose.

  En résumé, je n'ai pas franchement le profil de l'élève médiocre ou en difficulté qu'il faut surveiller. Ma mère voyait systématiquement le prof principal, les profs des matières principales (Français, maths et Anglais), de langues (Espagnol, Latin), de sciences (biologie, physique-chimie), de sport (!) (dois-je préciser que comme toute bonne littéraire, je préférais lire que courir après un ballon??). 
En résumé, j'avais de bonnes notes en langues, Français et biologie mais ce n'était pas assez bien évidemment! Pour ma mère, bien c'était 15! Et elle voulait me convaincre d'aller vers une filière littéraire après le collège, pour faire prof alors que je voulais devenir infirmière. 
Dois-je préciser qu'elle pointait mes difficultés, scrutait les appréciations "mauvaises" du bulletin de notes et ignorait les points positifs? Heureusement que j'étais une fille sérieuse et intéressée par les cours, ce qui fait que les profs me soutenaient, répondaient à mes questions en cours (même si j'avais tendance à sortir du champ du cours) et savaient me rassurer en général.
Car si la moyenne est à 10/20, pour ma mère, moins de 13, ce n'était pas bien! Avec 12-14 de moyenne, j'avais évidemment des notes correctes, des "tôles" de temps à autre rattrapées par des notes élevées qui sauvaient "mon bulletin". J'étais très très loin d'être un cancre!

  Fort heureusement pour moi, j'ai presque toujours été au-dessus de la moyenne de la classe donc j'ai pu relativiser: je suis meilleure que la moyenne de la classe donc je ne suis pas si nulle que ça, quoi qu'en dise ma mère!

  De toutes manières, ma réussite scolaire a toujours représenté pour moi, la porte de sortie, le diplôme, le travail et l'indépendance, loin de mes parents!

lundi 23 mars 2015

Départementales 2015, assesseurs, observateurs, FN

  Dans mon bureau, j'avais une observatrice FN mandatée par son parti. C'est ma deuxième élection comme assesseur donc ma troisième journée comme assesseur. Or, c'est la première fois que j'entends parler d'observateurs, je connais des gens qui tiennent les bureaux de vote et je n'en ai jamais entendu parler! 

  Une jeune femme d'allure sympathique, BCBG mais qui avait vraiment l'air cool quand on la voyait. J'ai trouvé ça bizarre car limite, j'aurais plutôt vu des observateurs venant de tous petits partis, histoire d'être représentés dans les bureaux de vote. On n'était pas tant que ça, d'après mes "collègues", il y avait assez peu de bénévoles (on m'avait appelée suite aux présidentielles où j'étais assesseur donc je pensais qu'ils avaient déjà un vivier conséquent. Des retraités ou des chômeurs qui s'ennuient et en profitent pour participer à la vie politique, ça doit être trouvable en grande quantité, je pense). Du coup, les petits partis locaux étant statistiquement moins représentés que les gros partis, j'aurais plus vu des observateurs de ces petits partis pour assurer une présence et une participation à la vie politique locale.

  Bref, elle avait l'air vraiment cool et sympa d'apparence, le genre de personne avec qui on peut discuter, qui a l'air ouvert. Sauf que dès qu'elle a ouvert la bouche, j'ai compris que non. Dommage, j'avoue ça m'intrigue les motivations des gens qui pensent différemment de moi, je trouve ça enrichissant, j'essaie de ne pas juger (tant qu'on ne touche pas à la liberté individuelle des gens et qu'on ne décide pas pour eux. Si on me parle de mutilations sur des mineurs, je suis nettement moins ouverte d'esprit!).

  A peine entrée, elle dit à peine bonjour et demande si c'est bien le bureau "trucmuche" et elle dit qu'elle est là comme observateur qu'on doit être au courant d'un ton très sec. J'ai trouvé ça étrange et je me suis dit que ça devait être la première fois et qu'elle devait être vraiment hyper stressée vu le ton qu'elle avait. Le chef de bureau vérifie: elle n'est pas sur la liste, il n'est au courant de rien mais elle peut rester sans le moindre souci. Elle a sorti entretemps son courrier, tout est en règle donc ce n'est pas un souci. 

  Comme c'est son premier scrutin, elle pose des questions pour savoir qui on est, comment on est arrivés là, comment ça se passe et cætera. Alors qu'on installe le bureau de vote, elle commence à vérifier l'ordre des bulletins à l'entrée (il y a un ordre officiel, le chef de bureau a l'habitude, il n'y a pas de raison qu'il y ai une erreur, même si on est bien d'accord, l'erreur est humaine).

  En résumé, tout le temps où elle a été là, elle a passé son temps à poser des questions (pourquoi on fait ça comme ça? C'est toujours comme ça? Tu as bien fait comme il fallait?) et vérifier derrière notre épaule un café à la main. C'est un peu lourd quand même...
S'informer, pas de soucis, poser des questions pour comprendre, je fais ça très souvent donc je comprends tout à fait. Mais il y a un ton pour le faire même quand on est nul en communication. Je me fais peut-être des idées mais je l'ai trouvée hyper suspicieuse.  Au début, elle faisait comme nous: accueil à l'entrée, orientation; je ne me souviens pas qu'elle ai fait émarger.

  Je me suis demandée s'il y avait eu des consignes du Front national à ses assesseurs et observateurs pour vérifier s'il n' y avait pas de "fraude" ou autre... Je le note ici pour en garder une trace dès fois que ce genre de comportement ait été observé ailleurs.

Départementales 2015: acte I


   J'étais assesseur hier donc je n'ai connu les résultats qu'assez tard, déjà bien fatiguée de ma longue journée. Chez nous, ça a été PS, UMP et FN en tête avec presque 50 % d'abstention. 

  "UMP-UDI-MoDem arrive en tête au premier tour des élections départementales avec près de 29,4% des voix. Le Front national se classe en seconde position avec 25,2%, devant le Parti socialiste, troisième, avec 21,8%. [...] L'abstention a elle atteint 49,83%"
http://tempsreel.nouvelobs.com/politique/elections-departementales-2015/20150310.OBS4256/elections-departementales-2015-tous-les-resultats.html

  Les élections présidentielles sont dans deux ans, allons nous assister à un nouveau 21 avril 2012 en 2017? D'autant plus que l'UMP est associé à l'UDI et au Modem qui feront sans doute cavalier seul dans deux ans, ce qui "éclate" le score de la droite. 

  Le PS à 21 % veut-il dire 80 % de Français mécontents? Je ne sais pas, mais je dis toujours que tant que le chômage ne baissera pas et que le pouvoir d'achat n'augmentera pas, le gouvernement restera mal-aimé. 
J'attends de voir ce que vont devenir les territoires avec le FN aux commandes... 
Avec 50 % d'abstention, on peut s'attendre à des surprises au second tour de toutes manières. Affaire à suivre donc!

samedi 21 mars 2015

Art versus intégrisme

Neptune 
 J'ai été atterrée en voyant les informations l'autre jour après l'avoir vu en passant de page en page sur la page d'accueil de ma boite mail. Je ne regarde quasiment pas le journal télévisé, donc parfois les choses qui ne sont pas mises en une m'échappent, mais la désinformation volontaire est un choix que je ne regrette pas.

  J'ai eu les larmes aux yeux en voyant les œuvres d'art du musée du Bardo en TUNISIE détruites  par des "croyants" qui refusent la différence et le droit de penser différemment. Moi, ça m'évoque LÉNINE, STALINE, HITLER, MUSSOLINI et tant d'autres dictateurs qui ont supprimé ce et ceux qui ne servaient pas leur vision du monde. Je ne comprends pas cette intolérance. Je suis Catholique non pratiquante, je suis la première à critiquer sa Sainteté le Pape quand il reste sur des idées arriérées (malgré des progrès, on est loin du compte! Quid du mariage des prêtres, de l'ordination des femmes, l'avortement...) mais j'admets qu'on n'est pas du tout de la même génération, que Rome ne s'est pas faite en un jour et que changer les mentalités, ça prend du temps. Je ne brûle pas de Bibles, je n'ai rien contre François Ier ou François (quoique celui que j'appelle François, c'est François HOLLANDE), il a l'air même plutôt sympathique pour tout dire. 
Et les Bouddhas de Bâmiyân en 2001?

  On détruit le passé, pour éviter qu'on puisse s'y référer, se dire "c'était mieux avant", se dire que ce que des peuples ont pu faire est possible aujourd'hui, pour que la parole des philosophes s'éteigne. D'abord, c'est stupide dans la mondialisation actuelle, car il reste toujours une trace de ces civilisations passées dans les livres, de part les études qui y ont été consacrées ou sur internet. Ensuite, ça n'empêchera pas une partie des gens de réfléchir parmi les gens aisés ou instruits qui enseigneront à leurs enfants ces valeurs et ce passé.

  En fait, je ne comprends pas bien la communauté internationale et l'O.N.U.. Ces gens, ça fait longtemps qu'ils doivent les voir arriver, pourquoi ne pas les avoir arrêtés? Oui, il y aura des morts mais de toutes façons, soit ça finira par une guerre, soit leur dictature fera des victimes. Alors, pourquoi ne pas agir dès les premiers signes? On a bien vu ce que ça donne avec les Talibans... Je sais que ce n'est pas si simple. 
Mais ces gens sont venus jusqu'en Europe et ont tué à Charlie Hebdo  parce que ce journal avait une opinion divergente de la leur (et maniait la caricature). Au XVIIe siècle aussi, Voltaire maniait la caricature, ça me fait penser à Calas, Labarre  http://fr.wikipedia.org/wiki/Voltaire#Lutte_contre_l.27injustice_:_Calas.2C_Sirven_et_La_Barre_.281761-1765.29
Mais, c'était il y a 300 ans, on peut supposer que les mentalités auraient évolué. 

  Je ne comprends pas l'espèce humaine. Si ton voisin réussit mieux que toi, pourquoi ne pas aller lui demander comment il a réussi plutôt que de le critiquer pour tenter de te prouver que non, tu ne vaux pas moins que lui? Si ton voisin ne pense pas comme toi, au lieu de discuter avec lui pour tenter de comprendre son point de vue et s'enrichir mutuellement, pourquoi le dénigrer ou tenter de le convaincre? Je sais que la majorité des gens se sent rassuré avec des gens semblables. Mais voilà, moi, ça ne m'intéresse pas de trouver des gens qui pensent comme moi, quel intérêt si c'est juste pour me rassurer en sachant que des gens pensent pareil et que ma pensée est bonne? Alors qu'une pensée divergente permet de se remettre en cause et d'évoluer, se questionner, revoir ou conforter son opinion... Mais ça, bien peu de gens le voient malheureusement... Et quand des intégristes du conformisme, fanatiques religieux se mettent en tête de mettre tout le monde au pas, on voit le résultat!

mardi 17 mars 2015

Harcèlement scolaire

  Je croyais en avoir déjà parlé ailleurs mais je me trompais. J'ai été victime de harcèlement scolaire durant deux ans au collège.
Déménagement dans une petite ville où tout le monde se connait depuis la maternelle. Au début, les gens viennent me parler, je suis "la nouvelle" sauf que voilà, quand on me demande d'où je viens, on me dit que je mens (oui, mon père avait eu un contrat à l'étranger, ce n'est pas ma faute!). Ils voient bien que c'est vrai quand les profs me demande si c'est bien Xxx. Naïve, je dis la vérité: c'est bien mais c'est comme partout, on va à l'école, on fait ses devoirs, les we sont bien remplis même si on visite des endroits différents. Je ne sais pas si je suis passée pour la fille blasée mais je crois que c'est quand ces imbéciles se sont rendus compte que je ne mentais pas que ça a commencé.

  Je m'étais fait une copine, la fille la plus gentille de ma classe, calme, timide qui avait deux copines dans d'autres classes. Sauf que voilà, elles parlaient de choses que je connaissais pas! 
Les groupes de musique? Inconnus, on n'avait pas les mêmes à l'étranger. Les émissions de télé qu'elles regardaient? J'avais regardé un peu mais non, ça ne me disait rien de regarder des sitcoms pour ados, le Hit machine (je n'ai rien contre le Hit machine, mais je le regarde quand je tombe dessus, pas tous les matins), les films à la mode (je n'étais jamais allée au cinéma entre copines à l'époque). Le maquillage? On ne se maquillait pas dans mon ancien collège, ma mère ne se maquille pas donc ça ne m'était venu à l'esprit que pour "quand je serai grande" (depuis, j'ai appris à me maquiller, j'en reparlerais peut-être, sur internet et dans les magasines féminins. Mais je l'ai fait pour moi, comme quand une femme se met à mettre des bijoux, pour m'embellir et pas pour me cacher ou faire comme les autres. Je ne me maquille pas tous les jours d'ailleurs.). Les vêtements? Déjà, je ne passais pas mon temps à acheter des vêtements et puis, les marques (je veux dire, le fait d'arborer des marques, même si c'est moche, juste parce qu'il y a le logotype de la marque dessus. Et plus le logo est gros, plus le vêtement est beau, bien évidemment), ça ne m'intéresse pas. J'ai un style classique mais j'ai toujours eu le sens du "beau": ça me met en valeur, ça ne me va pas mais je n'ai rien à faire de la mode, ce qui compte c'est que le vêtement soit joli, me plaise et mette ma silhouette en valeur. J'ai des marques fétiches de prêt à porter qui sont abordables, de qualité (relative comme tout ce que l'on achète de nos jours) et qui correspondent à mon style. Sauf que je ne suis jamais rentrée dans des moules, c'est "ça, j'aime" et "ça, je n'aime pas", marque ou pas, mode ou pas. Les garçons ne m'intéressaient pas à l'époque.

  J'écoutais, j'apprenais, je parlais de moi, ma différence et un jour, elles m'ont dit "Casse-toi!" sans prévenir, un matin en arrivant. C'est là que tout a commencé.
  Je me suis naturellement tournée vers les autres filles de ma classe qui m'ont rejetée également. Pourquoi? Tu n'es pas d'ici. Non, on ne se connait pas depuis le primaire (voire la maternelle) et alors? Je ne suis pas intéressante pour autant?

  Les récréations étaient longues, très longues. Dix minutes, ça en fait des secondes qui s'écoulent lentement... Au début, je prenais un livre pour me donner une contenance et m'occuper. Et après, à quoi bon? J'ai voulu faire ma fière et j'attendais stoïquement, l'heure de rentrer en classe en rêvant, en m'interrogeant sur le monde, sur les gens, la société. 

  C'est de là que vient la cassure. 

  Comme je n'avais personne pour m'initier à la mode, la musique, le cinéma des adolescents, je n'ai pas rattrapé mes lacunes forcément! Les garçons ne me regardaient pas, jusqu'au jour où ils m'ont proposé de jouer au foot avec eux, vu que je leur renvoyais souvent la balle dans les buts quand elle tombait à mes pieds. Mais hélas, c'était deux mois avant la fin de ce calvaire. Ils se sont intéressés à moi un an avant la fin du collège suite à une fête pour nos correspondants où je m'étais maquillée et bien habillée, mais c'était trop tard et ça n'a pas duré longtemps.
  J'étais le bouche-trou à la cantine, j'attendais la fin du service pour compléter les tables, on ne me parlait pas, on faisait mine de me "piquer" mon pain ou mon dessert. Bref, je mangeais à côté de mes camarades de classe en écoutant les conversations et en y participant mentalement, parfois je m'y mêlais mais ils faisaient comme si je n'avais rien dit. 
  On me bousculait dans les couloirs; une fois, on a caché mon sac soi-disant pour me faire une blague. Pour les travaux en groupe, il va de soi que je me trouvais souvent seule ou la dernière à boucher les trous comme en sport.
Une autre fois, en chimie, les gars derrière moi lançaient des gouttes sur mon tee-shirt (un de mes préférés évidemment), je croyais que c'était de l'eau et leur ai dit d'arrêter. Ils ont continué, j'ai crié plus fort d'arrêter, le prof n'a pas réagit et ils ont cessé. Je n'ai compris que plus tard pourquoi: mon tee-shirt blanc (évidemment) était constellé de tâches brunes qui ne sont jamais parties. Ma mère a teint mon tee-shirt en noir et j'ai pu le porter encore longtemps mais bon. Je ne sais plus quelle excuse j'avais inventée ni combien de temps après, je l'ai vu.

  Alors je bossais pour moi, mon avenir, pour ne pas redoubler et quitter enfin ce collège de malheur! Je voulais être dans les premières de la classe mais certaines matières plombaient ma moyenne. Ma mère s'est mis en tête de me faire redoubler à cause de ça et n'a pas lâché pendant 5 ans. Cinq ans pendant lesquelles ma mère demandait toujours mon redoublement à mon prof principal qui ne comprenait pas: j'avais des faiblesses mais je travaillais et m'en tirais honorablement au final sauf dans quelques matières. Pour la petite histoire, j'ai fini par demander ce redoublement moi-même au bout de 5 ans pour avoir la paix et parce que mes notes étaient faibles dans les matières qui correspondaient à l'orientation que je souhaitais. Je voulais arriver au bac avec des notes en béton pour pouvoir avoir l'orientation que je voulais. Mais si elle avait eu confiance en moi, je suis sûre qu'il en aurait été autrement.

  Heureusement que j'étais forte et que malgré ma faible estime de moi, je m'aimais. Je me trouvais jolie, intelligente et pas si nulle que ça. Je voyais bien que c'était eux "les cons". Je travaillais pour réussir, je n'ai jamais lâché mes études. Par bravade, je passais mes récrés sur un banc, seule (forcément!) sans livre ou autre pour leur mettre leur méchanceté sous le nez (je chantais ou récitais mes leçons dans ma tête, je rêvassais, je m'interrogeais sur le monde ce qui n'a fait qu'accroître le décalage car c'est à ce moment là que j'ai commencé à avoir une vision différente du monde qui m'entoure). 
Cette période a fait le lit de ma solitude actuelle et de mon anticonformisme qui me coûte si cher (même si plus le temps passe, plus je me dis que si la solitude est le prix de la liberté, ça en vaut la peine! Je me fiche de ce que pensent les gens de moi, je vis pour et par moi sans les chaînes du qu'en dira-t'on.).

  Je paie encore et toujours le prix de cette période. Ma vie aurait été différente si j'avais eu des amies. Certes, je me serais ennuyée de leurs conversations superficielles (oui, calculer la différence d'âge avec Brad Pitt et s'émerveiller de voir qu'on pourrait se marier avec. J'étais sidérée ce jour là et j'ai eu vaguement pitié de tant de puérilité), je ne me serais pas habillée à la mode mais j'aurais su comment me tenir au courant (les magasines féminins et leurs pubs avec des produits hors de prix, je suppose), je n'aurais pas été en retard musicalement (je ne connais AUCUN groupe à la mode, je ne sais pas où chercher à le savoir et ça ne me manque pas). Cette solitude m'a rendue critique envers la société et les gens, je m'assume telle que je suis et je ne change pas d'avis pour plaire à mon interlocuteur (ça m'arrive souvent de voir les gens aimer soudain un truc qu'ils haïssaient deux minutes avant que je dise que moi je l'aime. Je ne comprends pas ce genre de comportement. Dire qu'on veut découvrir pour éventuellement réviser son opinion, je dis oui mais sinon, no comment.).

  Ca m'a effleuré d'en finir par moments. Oui, j'y ai pensé; pas sérieusement, j'aime trop la vie et je savais que c'était temporaire, que je devais tenir jusqu'au soir, au week-end, aux vacances, à la fin de l'année, à la fin du collège. Alors quand j'entends aux infos (que je regarde très peu, j'en ai parlé dans mon article sur la désinformation volontaire) qu'un petit ou le plus souvent une petite en a fini avec la vie suite à du harcèlement scolaire, je repense à moi, ça aurait pu être moi. Heureusement, on n'avait pas internet à l'époque... Mais quand on dit que les enfants ne se rendent pas compte de la portée de leurs actes, je ne suis pas d'accord. Au collège, on est grand (ou j'étais trop mûre pour mon âge, je ne sais pas), on a conscience de la conséquence de ses actes, on voit bien que l'autre se donne une contenance, qu'il refoule ses larmes, qu'il doit s'ennuyer tout seul sur son banc ou son mur, qu'il est content dès qu'on lui dit un mot, qu'il s'immisce dans les conversations de force parce qu'il souffre de ce silence. Alors, je suis désolée mais vous êtes responsables de beaucoup de mes failles actuelles car vous n'avez fait que "valider" et renforcer les croyances de mes parents toxiques. Si je vous recroise, ne venez même pas me parler.

  Quand je vois que parmi une centaine d'enfants de mon niveau (5 classes de 30, je crois), pas un n'a eu pitié de moi et que d'autres enfants étaient isolés dans d'autres niveaux (on se croisait parfois à la récré), je comprends mieux les gens d'aujourd'hui qui savent si bien passer de bons moments avec moi et me jettent quand ils se lassent, partent sans dire au revoir, n’assument pas leur décision et me font mal juste par manque d'honnêteté. Ces enfants sont devenus les adultes dans la continuité de leur adolescence, sans se remettre en cause et mûrir à un seul moment.
Mais moi, je ne suis pas comme ça, l'argent ou le paraitre ne guident pas ma pensée et mes actes. Je reste la collégienne sur son muret qui rêvasse et médite sur le monde qui l'entoure, je peux me regarder droit dans les yeux tous les matins dans mon miroir. Et vous savez quoi? La fille sans marques se trouve jolie, belle avec son maquillage appris dans les magasines et ses vêtements qui lui vont et la mettent en valeur sans se soucier de la mode qui change tous les six mois, intelligente et elle vit de plus en plus pour elle sans se soucier du regard des autres. Et en pensant à vous en écrivant cet article, elle se dit que vous ne valiez pas grand chose à l'époque et elle doute que vous ayez changé...

vendredi 13 mars 2015

Moi, Azenor B. , fille de parents toxiques 16: Le développement personnel m'a sauvée


  Depuis des années, je cherche souvent des solutions à mes interrogations dans les livres de développement personnel en rapport avec ma problématique du moment.
Oui, j'ai vu des psys, ça m'a aidée en période "de crise", de saturation, c'est vrai. Après, honnêtement, hormis ces périodes où ça pète, mon meilleur psy a toujours été... un cahier. J'ai un gros cahier de brouillon premier prix à feuilles détachables où je note mes réflexions, mes rêves, une sorte de journal intime à propos de mes questionnements, mes rêves, mes aspirations futures, mes peines. J'en arrache les pages au fur et à mesure que je dépasse ces questionnements.

  Bref, quand on n'a personne vers qui se tourner, quand le psy est trop cher ou que c'est trop dur d'y aller, les livres de développement personnel tant à la mode sont une vraie aide. Oui, mais ça ne fait pas tout le travail. J'ai souvent un cahier à côté de moi quand je lis ce genre de livres, un surligneur (je déteste abîmer un livre mais là, c'est nécessaire) et mon petit carnet dès fois qu'un concept me parle particulièrement. Je prends le temps de lire ce genre de livres, de réfléchir (je ne prends pas tout pour parole d'évangile, je réfléchis, tout ne me parle pas forcément, loin de là!).
Ces livres coûtent en moyenne 8-9 €, allant de 4 à 30 €. Comparé à une séance chez le psy (pas toujours remboursée) à 40 € le choix est vite fait. Toutefois, ces livres peuvent faire plus de mal que de bien si on est vraiment bas: il faut avoir déjà avancé dans sa réflexion et ne pas être trop fragile, être autonome, prêt à se remettre en question et assez sûr de soi pour faire le tri.

  Ces livres donnent des pistes de réflexion, un cadre pour avancer et des éléments de réponse. Le reste, c'est à nous de le trouver, il ne faut pas s'arrêter à la lecture de ce genre de livres et agir par la suite, questionner sa façon de penser et de voir la vie. 
  Je ne lis pas forcément les livres célèbres (mais en majorité, c'est ce que je lis car ils sont plus souvent disponibles en librairie), je cherche sur les sites de vente de livre en ligne par mot clé, je lis les résumés, je fais des recherches si un livre m'intéresse; en librairie, je feuillette le livre avant de l'acheter. J'ai eu des déceptions mais globalement, assez peu (même avec des achats en ligne).
   Quand on n'a personne à qui se confier et qu'on veut changer, ces livres sont utiles, si le psy est trop cher, si on n'a pas forcément besoin d'un psy mais plus d'éléments pour nourrir sa réflexion et avoir des éléments de réponse.

  Après, il y a tout le développement personnel sur internet. Mon principe premier: si c'est payant, je passe mon chemin. Je lis deux trois blogs mais j'évite de m'éparpiller, je fonctionne vraiment au coup de cœur: la personnalité et le mode de pensée sont primordiaux. 
Je ne suis à peu près qu'un seul blog de développement personnel (j'y passe très très peu) et un site de coaching (les services sont payants mais beaucoup de contenu est gratuit et accessible sur le site). Le reste des documents, je les trouve si je fais des recherches sur un sujet précis ou si je pense à passer sur les quelques sites/ blogs dans ma liste de développement personnel. 

  En résumé, le "business du développement personnel", c'est bien car ça rend ces documents plus faciles à trouver mais il faut garder l'esprit ouvert, l'esprit critique (il y a des charlatans, quelque chose qui convient à quelqu'un ne conviendra pas forcément à son voisin), essayer avant d'acheter (feuilleter le livre qui nous intéresse), multiplier les sources d'information (plus on a d'éléments, plus on arrivera à trouver la recette qui nous convient), ne pas aller trop vite (je lis parfois un livre en 4-5 fois, par morceau pour bien m'imprégner de son contenu), suivre son rythme et ne pas acheter sans être sûr de bien dépenser son argent (je note souvent la référence d'un livre, je le feuillette, je fais des recherches sur internet et ensuite, je l'achète en ligne ou en magasin).

mardi 10 mars 2015

Moi, Azenor B. , fille de parents toxiques 15: Vivre sa vie


Cet article traîne dans un coin de ma tête depuis quelques temps déjà, mais la mort de Florence ARTHAUD, Camille MUFFAT et Alexis VASTINE me donne la force d'écrire. Paix à leur âme.

  Mes parents toxiques ont tout fait pour m'empêcher de vivre (Mais d'où te viens cette idée? A ta place, je ne le ferai pas! Tu pourrais échouer (sous toutes ses formes: avoir un accident de voiture, que ton covoitureur soit un psychopathe, avoir une panne car ta voiture est vieille; te perdre, faire une mauvaise rencontre.)). Mon ex-mari également (si je prenais une initiative du genre faire un gâteau, "je ne sais même pas d'où te vient cette idée!" répété comme une litanie).
Alors, je n'ai rien fait, je ne suis pas sortie des sentiers battus, malgré l'envie que j'en ai. J'ai attendu d'être libre loin de cet entourage.
Mais une fois libre physiquement et vivant seule chez moi, enfin, je n'ai pas réussi. Il y a des facteurs physiques: le manque d'argent notamment qui bloque de nombreux projets (bien que ça n'empêche en rien de les noter dans un coin et de poser les premières pierres ne serait-ce qu'en se renseignant sur ces projets et sur les ressources nécessaires) et psychologiques (dur quand on n'a jamais pu prendre la moindre initiative qui va à l'encontre de ce que les autres veulent d'avoir tout d'un coup le choix). Je me rappelle de mes premières courses: je voulais tout acheter, tout ce que je n'ai jamais pu manger,  les choses que j'ai toujours dit que j’achèterais quand je serai grande; sauf que ça faisait trop de choix et comme on ne m'a pas appris à choisir seule, j'ai pris ce que je prenais habituellement et j'ai acheté peu à peu les choses qui me faisaient de l’œil depuis des années. Je pense à la tielle de Sète: ça a l'air bon, moelleux, la couleur est jolie, ça a l'air lisse, mais ma mère n'a jamais voulu en acheter en prenant un air dégoûté. Je crois que c'est un des premiers tests que j'ai fait, je n'aime pas la garniture, la pâte n'a rien d'extraordinaire, mais j'ai goûté. 

  Florence ARTHAUD je la voyais souvent à Thalassa le vendredi soir, j'aimais son sourire, ses yeux pétillants et la gentillesse qui semblait émaner d'elle. Et aussi, ce qu'elle faisait: affronter la mer! Les navigateurs me fascinent en bonne Bretonne que je suis. Pour la petite fille qui ne jouit d'aucune liberté hors du champ laissé par mes parents, elle incarnait ce que je voulais devenir plus tard.

  Depuis quelques jours, je vais mal, je pleure souvent, je sens que des choses "craquent". Il est temps pour moi de vivre, enfin. Sauf que je ne sais pas par où commencer. Commencer petit par un bout, découper les choses, mais par quel projet, quel morceau? Alors, ça me remue car je revois aussi qui je suis, je réévalue mes valeurs et mes priorités, je suis de nouveau en crise de conscience et je ne sais pas ce qui en sortira, du mieux, j'en suis sûre.
J'ai une addiction au sucre, j'en ai déjà parlé et depuis quelques temps, chose nouvelle, le sucre ne m'attire plus, les plats préparés ne m'intéressent pas, je me dirige vers des fruits et des légumes frais, j'ai du plaisir à cuisiner pour moi. En quelque sorte, je fais du bien à mon corps. J'ai une nouvelle fois coupé mes cheveux pour retirer une partie de mon passé de manière symbolique, j'ai refait du tri dans mes quelques relations. 
Mais je crois qu'il ne faut pas trop se poser de questions et faire, agir, vivre. J'ai l'immense défaut de trop intellectualiser les choses (on m'a aussi appris à me méfier de tout et de tous, à douter à outrance de moi, les vieux réflexes surgissent tant qu'on n'en a pas mis de nouveaux en place. Et on ne refait pas 25 ans de sa vie comme ça.). Ca va mieux, mais pour aller où? Alors, je me prends quelques jours pour noter mes petits et grands rêves sur un cahier, j'avais déjà noté qui je voulais devenir, j'y ai plutôt bien réussi, il me faut faire un immense pas de plus vers la délivrance mais c'est douloureux car ça veut dire faire un pas non pas vers la liberté, car je l'ai trouvée il y a quelques mois mais vers l'oubli que j'ai très longtemps refusé car oublier, c'est risquer de "faire pareil", chose que je refuse! Mais si je veux vivre, je n'ai pas le choix...

  Alors oui, ces morts me touchent particulièrement, car ces disparus ont vécu leur vie et leur rêve.

mercredi 4 mars 2015

Ma vie chez Pôle Emploi 6 ou Journée d'une chômeuse

7 h, je me lève. Les jours fastes, je me lève parfois à 7h 30, mais c'est le maximum.
Le temps de me faire un rapide petit déjeuner, l'ordinateur est déjà allumé: traitement des mails personnels, lecture de quelques articles ou blogs, un petit tour sur un forum en buvant mon café et c'est parti.
Jusqu'à l'heure du déjeuner, je chasse les offres d'emploi: traitement de ma boîte mail, recherche d'offres sur Pôle emploi et les principaux sites de recherche d'emploi, écriture et envoi des lettres de motivation, recherche des fois qu'il y ai des salons professionnels dans la région.... Dans les périodes optimistes, je passe quelques appels pour des candidatures spontanées, que des rejets donc il faut pouvoir encaisser, parfois j'arrive à avoir l'adresse où envoyer un cv mais c'est rare et je n'ai jamais de retour. J'ai si peu de retours sur mes candidatures spontanées ou suite à des annonces que je commence à me sentir dépréciée: on se moque des gens, on ne prend même pas le temps de leur envoyer un mail type accusant réception de leur candidature.

  Puis commence le long après-midi du chômeur découragé: quelques annonces qui nous conviennent, les relances sont infructueuses et on se fait envoyer "voir ailleurs" de nombreuses fois au point de se sentir moins que rien. On délaisse peu à peu les candidatures spontanées (je les appelle tous les 6 mois depuis que j'ai leur nom dans ma base de données, ils ont toujours refusé mes cv, n'est-ce pas une perte de temps?? Si, mais sait-on jamais?).

Lecture, télé, écriture de blog, mots fléchés, balades tentent de donner un sens à la vie monotone du chômeur.
En milieu d'après-midi, c'est la deuxième fournée de recherche d'emploi (en période où le moral est haut car sinon, c'est une déception supplémentaire...): les annonces parues entretemps, éventuellement des recherches annexes (une nouvelle liste des entreprises qui recrutent dans la région qu'on va appeller par téléphone, un tour sur pôle emploi sur les métiers qui recrutent ce qui peut aiguiller vers des secteurs plus porteurs, tri de la boite mail (qui me sert d'annuaire de mes candidatures: en cas de candidature spontanée, j'essaie d'entrer le nom et le numéro de l'entreprise ainsi que le secteur d'activité pour me constituer une base de données triée par secteur d'activité. Elle me sert de base pour les candidatures spontanées ultérieures). Le tout assaisonné par la lecture de quelques articles en lien avec l'emploi.
Je passe pas mal de temps à mettre à jour les dossiers des agences intérim à chaque fin de contrant; entre les sites qui "rament" et les sites pas très clairs, les formats différents (word ou pdf), ça peut prendre pas mal de temps et causer de l'énervement.

  Une journée est calée de temps en temps pour courir les boites d'intérim: elles ont trop de cv mais notent que nous sommes disponibles. Etrangement, elles rappellent quand je viens de retrouver un contrat et que l'activité est sans doute repartie un peu partout; mais c'est toujours ça!

  N'ayant pas d'argent pour sortir, je vis assez seule sans voir grand monde quand je ne travaille pas, juste ma famille parfois et quelques amis qui vivent loin prennent de mes nouvelles. Pas de travail= pas d'argent et moins le moral= pas de vie sociale en semaine ou les week-ends, c'est bien simple!
Je crois que la principale difficulté, c'est la façon dont le chômeur est perçu. Pour la famille et les amis, on ne fait rien de nos journées (mais tu ne t'ennuies pas? sous-entendu, si tu cherchais vraiment, tu trouverais, hein...); pour la société, nous sommes des parasites à 400 € par mois; pour les recruteurs, nous sommes des "chieurs": on occupe leur précieux temps, il leur faut se débarrasser de nous au plus vite d'un ton rogue ou ils expliquent leur situation en tentant de s'excuser pendant 10 minutes (les artisans le plus souvent, mais c'est rare); parfois une secrétaire nous dit qu'il n'y a pas de poste et nous souhaite bon courage, gentillement et humainement, mais c'est exceptionnel.
Le week-end, j'essaie de faire tourner ma voiture car si ma batterie me lâche, je serai dans une situation difficile pendant longtemps.

  Rejeté de toutes part, survivant avec ses allocations qui rendent tout petit plaisir sujet à des calculs savants pour maintenir le budget, le chômeur doit malgré tout garder le moral, seul dans sa solitude et ses espoirs déçus pour espérer un jour retrouver un emploi.